L’histoire de l’Ă©tablissement
C’est en 1947 que les soeurs de Çŕɬֱ˛Ą rejoignent l’école de Vincennes. En 1951, l’école secondaire Notre-Dame de Çŕɬֱ˛Ą est ouverte lĂ©galement avec 150 Ă©lèves. Rapidement les effectifs s’accroissent 600 Ă©lèves en 1960, 950 en 1970.
Ce gonflement rendant sensible l’exiguïté des locaux, d’importants travaux sont engagés à partir de 1959. Des installations plus vastes sont bâties autour d’une chapelle de l’Annonciation. Monseigneur Emile Blanchet, recteur de l’Institut Catholique de Paris, y consacre l’autel du Verbe incarné.
En 1970, les travaux sont achevés, offrant au groupe scolaire le visage qu’il a quasiment aujourd’hui.
En 1996, le dĂ©part des soeurs de Çŕɬֱ˛Ą correspond Ă une nouvelle phase de travaux, essentiellement rue de Fontenay, avec le rachat de boutiques contiguĂ«s Ă l’établissement et la rĂ©alisation d’un pĂ´le administratif. Ces nouveaux bureaux sont livrĂ©s en 1997.
En 2005, une nouvelle tranche de travaux consiste à récupérer les anciens logements de la congrégation pour en faire des salles de classe. L’inauguration officielle de ce nouveau bâtiment a eu lieu en janvier 2009.
L’histoire de la congrĂ©gation
L’origine de la congrégation
La fondation de la congrĂ©gation des soeurs de Çŕɬֱ˛Ą est l’oeuvre d’un prĂŞtre du diocèse de Metz : Jean-Martin MOYĂ‹.
Elle s’inscrit dans cette seconde moitié du XVIIIe siècle, fertile en confrontations d’idées. En effet, d’aucuns se détournent de Bossuet, de Pascal et de Fénelon pour suivre Voltaire, Rousseau, d’Alembert. La philosophie des Lumières progresse au sein des élites intellectuelles avec un dogme parfois empreint de déisme, voire d’athéisme. Mais elle est quasiment ignorée d’une France rurale très pratiquante, qui bénéficie de l’oeuvre de réforme entreprise dès le XVIIe siècle. Dans cette société en mutation, le clergé poursuit son inlassable travail missionnaire, qui conduit à prêcher, à instruire et à confesser les Chrétiens.
Cette ardeur missionnaire anime le jeune prĂŞtre Jean-Martin MOYĂ‹, qui constate l’absence d’écoles dans les hameaux lorrains. En 1762, il confie la mission Ă©ducative auprès des humbles Ă de jeunes femmes qui renoncent Ă leur volontĂ© propre pour se mettre entre les mains de Dieu et se confier ainsi Ă Çŕɬֱ˛Ą.
Le dĂ©veloppement des contacts avec d’autres peuples conduit le fondateur de la CongrĂ©gation des Soeurs de Çŕɬֱ˛Ą Ă se rendre en Chine pour y Ă©difier des Ă©coles. Il crĂ©e ainsi une branche chinoise de la CongrĂ©gation reposant sur les quatre vertus fondamentales de simplicitĂ©, d’abandon Ă la providence, de pauvretĂ© et de charitĂ©.
La congrégation dans l’histoire
Les tourments révolutionnaires n’épargnent pas la congrégation ni son fondateur, qui trouvent refuge à Trêves, afin de ne pas se soumettre aux exigences de la constitution civile du Clergé.
C’est pendant cet exil civil, qu’épuisĂ© par sa vie, Jean-Martin MOYĂ‹ est rappelĂ© Ă Dieu en 1793. L’Empire puis la Restauration permettent Ă la congrĂ©gation de regagner la France. Et fin aoĂ»t 1802, les activitĂ©s reprennent. En fĂ©vrier 1803, le curĂ© de Portieux, dans les Vosges, fait appel aux soeurs de Çŕɬֱ˛Ą pour l’aider dans sa tâche. L’œuvre entreprise et la sympathie qu’elles inspirent conduisent Ă la fondation d’un noviciat Ă Portieux Ă la mi-1806.
L’activitĂ© Ă©ducative de la congrĂ©gation reprend dans tout le dĂ©partement des Vosges puis dans les diocèses de Strasbourg et de Châlons. En 1840, les Soeurs de Çŕɬֱ˛Ą s’installent Ă Vincennes pour y diriger une Ă©cole communale. En 1857, elles ouvrent un pensionnat de jeunes filles.
Malgré les difficultés rencontrées dans la première moitié du XIXe siècle, la congrégation obtient sa reconnaissance civile et religieuse en 1841.
Sous le Second Empire et pendant les dix premières annĂ©es de la llle RĂ©publique, la libertĂ© religieuse est totale, permettant la poursuite et l’approfondissement de la mission spirituelle de la congrĂ©gation. Dans ce contexte favorable, Çŕɬֱ˛Ą de Portieux atteint son apogĂ©e en rĂ©unissant 2 000 membres dans le cadre de 700 Ă©tablissements. Ainsi, son oeuvre Ă©ducative s’étend Ă la Belgique, Ă Rome et Ă 25 dĂ©partements français.
Le laĂŻcisme, nĂ© des philosophes du XVIIIe siècle, influence la politique de la IIIe RĂ©publique, Ă partir des annĂ©es 1880. Les religieuses sont bannies des Ă©coles communales et ouvrent des «ĚýĂ©coles libresĚý». Elles en sont ensuite expulsĂ©es, consĂ©cutivement Ă la loi du 1er juillet 1901 qui aboutit Ă la suppression de plus de 2 500 Ă©coles religieuses, dont 250 de la congrĂ©gation, puis de la loi du 7 juillet 1904 qui interdit l’enseignement Ă tous les congrĂ©ganistes.
Toutefois, le 24 novembre 1904, le Tribunal de Mirecourt reconnaĂ®t l’existence de la CongrĂ©gation des Soeurs de Çŕɬֱ˛Ą comme hospitalière, arrĂŞtant ainsi les poursuites engagĂ©es contre elle par l’Etat.
Le dévouement des soeurs se manifeste généreusement lors des deux conflits mondiaux, tant en Belgique qu’en France, où elles assurent l’ambulance.
La congrégation aujourd’hui
La CongrĂ©gation des SĹ“urs de Çŕɬֱ˛Ą de Portieux poursuit son activitĂ© apostolique en France, en Belgique, en Suisse, en Italie, en CĂ´te d’Ivoire, au ViĂŞt-Nam et Ă Taiwan. Elle entretient avec les missions Ă©trangères de Paris des rapports apostoliques puisque la Chine et le Sud-Est asiatique sont plus particulièrement confiĂ©s aux missionnaires de la rue du Bac.
Jean-Martin MOYĂ‹
Sixième d’une famille de 13 enfants, il naquit le 27 janvier 1730 à Cutting en Lorraine, dans le diocèse de Metz.
Son frère aîné, séminariste, lui apprit les premiers rudiments du latin. Après des études de philosophie au collège de Strasbourg, il intégra le séminaire de Metz fin 1751.
Jean-Martin MOYË fut ordonné prêtre le 9 mars 1754.
Très sensibilisé aux problèmes de l’éducation en milieu rural, il fonda en 1767 la Congrégation de Sœurs de la Divine Providence, malgré l’opposition de certains de ses supérieurs.
Profondément attiré par le service des missions, il rejoignit le séminaire des « missions étrangères » de Paris en 1769.
En 1773, il partit pour la Chine où il resta 9 ans. Toujours sensible aux problèmes de l’éducation, Jean-Martin MOYË y fonda une congrégation similaire à la Congrégation de la Divine Providence.

Epuisé, malade, il retourna en France en 1784. Pendant la révolution, en 1791, il s’exila à Trèves en Allemagne.
Jean-Martin MOYË mourut en 1793. Il est enterré à proximité de l’église de la Trinité de Trèves, ancienne église des Jésuites.
Il fut déclaré vénérable par le Pape Léon XIII, le 14 janvier 1891. Béatifié, le 21 novembre 1954 par le Pape Pie XII, Jean-Martin MOYË est fêté le 4 mai.